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Des ouvriers de la blanchisserie d'Orthez plient et rangent les équipements de protection

Dans les ESAT Bellevue et de la Virginie, l’activité continue malgré le confinement

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Dans les 2 établissements et services d’aide par le travail (ESAT) des environs d’Orthez gérés par l’Adapei, une poignée de salariés et les équipes d’encadrement se serrent les coudes pour maintenir en service les activités prioritaires, la blanchisserie industrielle, l’élevage et la conserverie.

Confinement oblige, de nombreux établissements et services d’aide par le travail (ESAT) ont cessé leur activité un peu partout en France. Une tendante à laquelle échappent toutefois les 2 structures vouées à l’insertion professionnelle des personnes handicapées dans les environs d’Orthez.
A l’ESAT du Château Bellevue de Baigts comme à l’ESAT Christian Lanusse de la Virginie, l’alerte au coronavirus n’a en effet pas empêché la poursuite de la production sur les 2 sites gérés par l’Adapei. Au contraire : les missions prioritaires sont belles et bien assurées grâce à l’investissement d’une poignée d’ouvriers et des équipes d’encadrement.

“La blanchisserie doit impérativement continuer puisque nous nettoyons le linge de foyers, d’Ehpad, de maisons d’accueil spécialisées… Il n’est pas question de mettre ces établissements plus en difficulté ! La priorité étant de la faire tourner, on a donc cessé les activités non essentielles comme la sous-traitance et les espaces verts pour se consacrer à la blanchisserie “, explique le directeur de l’ESAT Christian Lanusse, Stéphane Pinard.

Pour nourrir les lessiveuses, les bras sont néanmoins rares. Sur les 75 ouvrirers salariés sur le site, seule “une douzaine, une quinzaine” reste sur le pont. Si beaucoup de travailleurs ont rejoint leur famille pour traverser l’épreuve du confinement, 17 continuent par ailleurs à vivre dans les chambres du foyer associé au site et restent suivis par les éducateurs.

“On est à flux tendu, mais ça fonctionne ! Comme nous avons beaucoup d’ouvriers de l’ESAT qui sont absents pour diverses raisons, ce sont les encadrants des espaces verts et de la sous-traitance qui sont venus en renfort. Comme l’Institut médico-éducatif (NDLR, une structure chargée du suivi d’enfants en situation de handicap) est fermé également, les éducateurs viennent aussi plier du linge. Ils font un roulement pour maintenir le lien avec les enfants et aider à la blanchisserie.”, continue le directeur, pas peu fier de ses équipes. “La solidarité joue à plein. Cela fait chaud au coeur de voir tout le monde comme ça, sur le pont”, se réjouit Stéphane Pinard qui voit par ailleurs les ouvriers volontaires pour reprendre du service se manifester en nombre croissant. “Pour certains, le confinement est dur à vivre. Certains demandent à revenir travailler !”

Un état d’esprit qu’il pourra étendre à l’ensemble des équipes de l’Adapei. “Comme les structures pour enfants et certains ESAT ont fermé, les équipes ont été redéployées ailleurs. Il y a de la solidarité en sein de l’ESAT, mais aussi au sein de l’association.”

Les internes assurent à Bellevue

A quelques kilomètres, son alter-ego du Château Bellevue, Stéphane Pontlevoy tient un discours similaire. Le secteur agroalimentaire figurant au nombre des activités stratégiques aux yeux de l’Etat, pas question de stopper l’élevage, le laboratoire d’abattage et la conserverie.
“On fait contre mauvaise fortune bon coeur. Comme on a des ouvriers qui sont domiciliés ici, on a demandé aux externes de demeurer confinés chez eux et on continue à faire tourner avec les 25 internes”, note le directeur, qui compte d’habitude 90 ouvriers au château. Des bras en moins qui ont également conduit l’encadrement à palier les vides.

“On est sur une diminution d’activité de l’ordre de 45-50% pour des questions de réduction de la main d’oeuvre, mais on arrive à assurer la continuité tant d’un point de vue médico-social que de la production. Cela fait 2 semaines que nous tournons de cette manière : chacun comment à trouver un rythme de croisière ! On continue à expédier dans les grandes surfaces locales, on a encore 2 matinées d’abattage pour garantir le flux d’entrée-sortie de l’élevage…”, continue Stéphane Pontlevoy. S’il y a du boulot, le moral est bon. “Chaque matin et chaque soir, on fait un petit briefing avec l’ensemble de l’équipe pour faire le point et se congratuler de la journée. Tout le monde est solidaire et assez fier de contribuer à ça. Ce n’est pas neutre, dans cette période.

La république des Pyrénées

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